Cuba, rouges années

jeudi 11 octobre - 20h30

Projection débat

Cuba, rouges années

en présence du réalisateur



Entre 1963 et 1970, Cuba est l’une des capitales de la Révolution. Elle s’est fâchée avec Moscou. Elle appuie les guérillas latino-américaines. Elle essaie d’imaginer un socialisme autonome, ni soviétique, ni chinois, dont Che Guevara serait l’étendard. Une effervescence politique, sociale et culturelle s’empare alors de l’île.
À l’aide d’archives inédites et du témoignage des protagonistes de cette épopée, Rouges années revisite une hérésie communiste qui s’éteindra avec la disparition de Che Guevara et le Printemps de Prague.


Rares sont les films sur l’histoire de Cuba qui ne se focalisent pas sur les protagonistes de la révolution communiste. Celui de Renaud Schaack a cette qualité. En quatre-vingt-dix minutes, à l’aide d’archives inédites et de témoignages nombreux, il aborde en ­profondeur la double question : quelles transformations a connues Cuba dans les ­années 1960 et quelles en ont été les conséquences ? Le doc se resserre précisément sur la période 1963-1970, qu’il reconstitue de façon chronologique et par chapitres. Intel­lectuels, universitaires et artistes ayant vécu ces « rouges années » témoignent de l’effervescence politique, sociale et culturelle qui s’empara de l’île. Formulant une critique lucide, au-delà des icônes révolutionnaires et des illusions perdues, ils expliquent clairement pourquoi l’utopie cubaine, cette « hérésie communiste », n’a pas marché.
Rien n’est occulté des discriminations, de la propagande révolutionnaire ou de la réalité du régime autoritaire. Sur le plan formel, le film intercale entre les interviews de beaux portraits de Cubains de tous âges, ménageant ainsi des respirations qui permettent de digérer la profusion d’informations. Cet inventaire des années 1960 cubaines et des espoirs déçus du « socialisme réel » aurait peut-être gagné à conclure en donnant la parole aux jeunes générations. Histoire de vérifier ce qu’il reste pour elles de ces « rouges années ».
Critique de Télérama